L'histoire :
Dans l'Illiade d'Homère et l'Enéide de Virgile, on trouve déjà des récits relatant ce genre de tir: un oiseau vivant était fixé à l'extrémité d'un mat dressé, et permettait de déterminer le meilleur des tireurs.
Si l'oiseau à une certaine époque était vivant, il fut vite remplacé par un oiseau de bois ou de carton. Il était aisé pour nos ancêtres de disposer cet oiseau sur le haut d'une perche ou sur les branches d'un arbre (une survivance de la Chasse ?).
Cette pratique portait le nom de jeu du papegay, qui reste encore de nos jours très prisé dans le nord de la France et en Belgique. L'origine du mot nous vient probablement du provençal : papagai, papagaye; du catalan: papagall; de l'espagnol: papagaye; du portugais: papaguio; de l'italien: papagallo; de l'arabe: babbaga, signifiant perroquet. Au moyen-âge cet oiseau était vert, ce qui pouvait rappeler le perroquet.
L'évolution de la société, la constitution de l'organisation des connétablies ou compagnies pour la défense des villes ont fait de ce tir une épreuve annuelle fixée selon les régions au dimanche de la mi-carême ou au premier dimanche du mois de mai. Celui qui abattait cet oiseau était honoré et déclaré Roy de la Compagnie. En conséquence de quoi il bénéficiait, de la part de la ville, des privilèges d'exemption de charges pour l'année. C'était une sorte de reconnaissance de la ville pour les actions de défenses des archers. Les compagnies à l'époque ne vivaient que sur les fonds propres de leurs archers.
Dans le cas où l'oiseau était abattu trois années de suite par le même archer, celui ci était déclaré Empereur à vie de la Compagnie et en conséquence exempté de charges également à vie (à notre époque XXIème siècle cet avantage n'existe plus).
D'un tir à la vertical (tir à la perche), le tir est devenu horizontal dans un jeu d'arc. Un oiseau de bois (5 cm de hauteur sur 2.5 cm de largeur) est posé sur un support à quelques centimètres de la Carte et s'offre ainsi à l'habileté du tireur le plus chanceux.
De nos jours les privilèges du Roy sont nombreux : dans toutes manifestations traditionnelles, dans les parades il est en tête derrière le porte-drapeau, il débute dans sa Compagnie tous les tirs traditionnels, il préside l'assemblée annuelle qu'il convoque après la démission du bureau et sa responsabilité et non des moindres est d'entretenir l'allée du Roy dans le jeu d'Arc.
Il est possible de se procurer l'oiseau au Musée de l'Archerie (Crépy-en-Valois),
Déroulement du tir
L'ordre de tir: l'empereur (s'il y en a un), le roi, les archers selon un tirage au sort.
Le tir peut commencer. Le Roy se place au pas de tir et lance sa première flèche sans oublier le traditionnel " Mesdames Messieurs, je vous salue ", et les archers répondent par un « salut », et dans l'ordre chaque archer tire sa flèche.
Dès que l'oiseau est touché, l’archer et le président du club vont constater si le coup est valable c'est-à-dire si l’oiseau a été touché par la flèche.
Pour conclure cette journée festive, un repas est organisé par le club ou la compagnie.